10 décembre 2020 à 11h52 par Johan Gesrel

Le maire de Montauban Brigitte Barèges jugée pour détournement de fond public

Tarn-et-Garonne L’enjeu de ce procès est de savoir si la mairie de Montauban a bel et bien financé un emploi fictif de chargé de communication.

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Brigitte Barèges se retrouve face aux juges aujourd’hui. Le maire de Montauban est poursuivi dans une affaire de détournement de fonds publics qui remonte à 2014. Trois autres personnes dont son ancien directeur de cabinet sont convoquées à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse.

Au coeur de ce dossier, il y a Jean-Paul Fourment, embauché à la mairie de Montauban au service communication entre 2012 et 2014. Durant presque 18 mois, il est soupçonné d’écrire des articles favorables à la municipalité et son maire dans les colonnes du « Petit Journal », un journal local. Au printemps 2014, Jean-Paul Fourment est même nommé directeur de campagne de Brigitte Barèges avant d’être finalement évincé puis licencié.

L’ancien collaborateur porte plainte et affirme alors être payé par la collectivité uniquement pour rédiger des articles en faveur de Brigitte Barèges. Au termes d’une enquête, le maire et le journaliste sont mis en examen tout comme l’ancien directeur de cabinet de Brigitte Barèges, Stéphane Bensmaine et Alain Paga, le directeur du « Petit Journal ». Tous les quatre sont convoqués à la barre du tribunal correctionnel ce matin.

"Je me sens un peu humiliée"

Le maire de Montauban a toujours parlé de dénonciations calomnieuses montées par ses adversaires politiques. Au début de l'audience ce jeudi matin, Brigitte Barèges accompagnée de ses avocats a fait une courte déclaration : "Je me sens un peu humiliée dans cette affaire"

Pour rappel, fin 2014, ses comptes de campagnes avaient été rejetés au motif que des publireportages favorables à sa politique avaient été publiés dans le même « Petit Journal » 6 mois avant l’élection municipale. Il lui était aussi reproché d’avoir fait acheter par la ville des exemplaires du Petit Journal et de les distribuer gratuitement sur la voie publique. Condamnée à 1 an d’inéligibilité en première instance, Brigitte Barèges a finalement gardé ses mandats grâce à un recourt auprès du conseil d’État. Cette fois, le maire de Montauban, encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 1 million d’euros d’amende.

photo : brigitte barèges a son arrivée ce jeudi matin au tribunal de toulouse (crédit : johan gesrel.)